Ce rapport s’inscrit dans le cadre d’un programme de suivi dédié au Grand dauphin, lancé en janvier 2021 au sein des sites Natura 2000 « Camargue » et « Bancs sableux de l’Espiguette » en interne par le Parc naturel régional de Camargue (PNRC). Il bénéficie du soutien financier et technique de l’Office français de la biodiversité (OFB), et de l’appui scientifique de de l’association Miraceti, chargée du traitement des données, et d’EcoOcéan Institut.
L’objectif principal de cette étude était de renforcer les connaissances sur l’espèce, en établissant un état initial de la population dans les aires marines protégées (AMP) de Camargue.
La prospection menée de 2021 à 2024 a permis de confirmer la présence significative à l’année du Grand dauphin sur les deux zones Natura 2000, sans saisonnalité marquée. Toutefois, les données issues des suivis protocolés restent très variables selon les années, avec une couverture particulièrement faible en 2022 et 2024. La majorité des observations provient d’autres missions en mer ou de démarches de sciences participatives, notamment grâce à l’implication d’acteurs locaux. Cette hétérogénéité des données peut s’expliquer par plusieurs facteurs : conditions météorologiques, ampleur de la zone d’étude, biais d’observation ou encore comportement variable de l’espèce.
Par ailleurs, la zone Natura 2000 « Camargue » (ZPS-Directive Oiseaux) située jusqu’à 12 milles nautiques affiche le taux de rencontre le plus élevé, suggérant une plus grande probabilité de présence du Grand dauphin au large qu’en zone côtière.
L’étude a montré une distribution uniforme des comportements d’alimentation, de socialisation et de déplacement à travers tous les sites. En zone côtière, les grands dauphins sont souvent observés en alimentation autour des signaux de pêche. Tandis qu’au large, ils exploitent régulièrement les chalutiers, un comportement particulièrement documenté en 2023 et 2024, notamment grâce au partenariat avec Découverte du Vivant. Un approfondissement des liens entre la répartition des ressources halieutiques et celle de l’espèce mériterait d’être envisagé dans de prochaines études.
La présence récurrente de jeunes individus, ainsi que l’observation ponctuelle de très jeunes ou de couples mère-petit sur des secteurs limités, laisse envisager un rôle potentiel de la zone dans la reproduction, bien que l’identification précise de ces sites demeure complexe pour une espèce aussi mobile.
En ce qui concerne la structure sociale, l’analyse des données de photo-identification, enrichies par les campagnes embarquées avec Découverte du Vivant, a permis de mieux caractériser la population locale. Un taux de recapture de 38 % indique la présence probable d’individus résidents, jouant un rôle clé dans le maintien du groupe.
Dans cette perspective, il serait intéressant de poursuivre l’étude des liens sociaux de cette espèce à l’échelle du golfe du Lion et de la Méditerranée afin de mieux comprendre ses connexions avec les populations des aires marines protégées adjacentes.
Enfin, le développement croissant des activités commerciales d’observation des cétacés, axée sur cette seule espèce, entre les Saintes-Maries-de-la-Mer et Sète ainsi que l’intense fréquentation plaisancière estivale de l’Ouest de la Réserve de Biosphère Camargue, représentent une source potentielle de dérangement pour l’espèce.
Dans ce contexte, cette étude souligne l’importance cruciale de préserver ces zones utilisées par le Grand dauphin pour l’ensemble de ses fonctions vitales. Il apparaît donc essentiel d’accompagner les opérateurs touristiques afin de garantir un développement respectueux, fondé sur la promotion de bonnes pratiques durables en matière d’observation de la faune marine.
Retrouvez la vidéo de présentation des résultats ici !
Ainsi que le rapport d'étude Grand dauphin 2021-2025 - PNRC, 2025
