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Le suivi et la gestion de l'Herbe à alligator sur le Rhône

 

 

L’herbe à alligator (Alternanthera philoxeroides), plante exotique envahissante[1], a été détectée pour la première fois sur le Rhône en 2016. 

Cette plante, qui peut être confondue avec la Jussie, est originaire des régions tempérées d’Amérique du Sud. Elle possède une forte dynamique de prolifération : sa croissance importante peut nuire à la biodiversité des écosystèmes vulnérables en excluant la croissance d’autres plantes, entrainant ainsi une banalisation des habitats naturels envahis et une homogénéisation du paysage. Elle peut également gêner les activités nautiques et sa forme terrestre peut causer la dégradation des terres agricoles et des pâturages. 

Historique de présence de l'Herbe à alligator sur le Rhône : 

La première station de présence de l’espèce en basse vallée du Rhône a été découverte en 2013 dans le centre-ville de la commune de Sorgues (Vaucluse), en rive droite de l’Ouvèze (affluent du Rhône), à trois kilomètres en amont de la confluence avec le Rhône.

Malgré une expérimentation de gestion de cette station menée par le Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles (CBNmed) entre 2016 et 2018, l’herbe à alligator s’est finalement propagée sur le Rhône. Elle est maintenant présente sur le Grand Rhône principalement sur le secteur d’Avignon, ainsi qu’à l’embouchure du Petit Rhône. 

 

Actions de suivi et de gestion sur le Rhône : 

Depuis 2020, des travaux de lutte (arrachage manuel) ont été initiés par le CBNMed, la Compagnie Nationale du Rhône, le PNRC, la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon, l’Office Français pour la Biodiversité avec le soutien de leurs partenaires (VNF, DDT84, DREAL PACA, etc.) sur les secteurs d’Avignon. 700 kg ont ainsi été évacués en 2020 (parfois en mélange avec du limon), et près d’une tonne en 2021. 

Des campagnes de prospections sont organisées annuellement par le CBNmed afin de suivre l’évolution de la propagation de la plante sur le Grand Rhône et le Petit Rhône et de détecter au plus tôt de potentielles nouvelles stations. 

Si vous observez cette plante, envoyez vos photos à l’animateur du site Natura 2000 Rhône : c.bravo@parc-camargue.fr !


[1] Une espèce exotique envahissante est une espèce introduite par l'Homme volontairement ou involontairement sur un territoire hors de son aire de répartition naturelle, et qui menace les écosystèmes, les habitats naturels ou les espèces locales. (www.ecologie.gouv.fr

 

Pour plus d'informations sur l'Herbe à alligator : https://invmed.fr/src/listes/evee-fiche.php?cd_ref=81831 



 

Les contrats Natura 2000 sur le site "Rhône Aval"

Février 2021 - Un contrat Natura 2000 pour la restauration de la ripisylve de l'Espace Naturel Sensible de l'Ile Vieille

 

Un contrat Natura 2000 de restauration de la ripisylve à l'Ile Vieille a été réalisé en 2021 : plantations de 2600 arbres, création et installations de nichoirs favorables aux espèces cavernicoles... 

Plus d'informations ici : https://pnr-camargue.n2000.fr/les-sites-du-parc/le-site-marais-de-l-ile-vieille-et-alentour/la-vie-du-site

Restauration de deux linéaires de haies sur l'Ile de la Barthelasse grâce à un contrat Natura 2000 - Février 2018 : 

L’ Ile de la Barthelasse, située sur la commune d'Avignon est la plus grande ile fluviale d'Europe. Elle est principalement occupée par des terres agricoles. Sur la Barthelasse, des corridors de déplacements (haies) existent, mais ne sont généralement que constitué d'alignements mono-spécifiques (peuplier ou cyprès) pauvres en biodiversité et en mauvais état sanitaire. C’est notamment le cas des deux haies visées par ce projet. Constituées de peupliers de culture malades elles n’assuraient pas le rôle d’habitat et de corridor écologique d’une haie diversifiée et en bon état. En effet, les haies de structure d’âge et d’essence variées jouent à la fois un rôle primordial pour la faune, et notamment pour les chauve souris :  gîte (cavités d’arbres, micro-gîtes dans les lierres…), de voies de déplacement (repère dans le paysage,  corridor de transit), d'abri et d’alimentation. 

L’objectif des travaux était de restaurer 230 mètres de linéaires boisés actuellement en mono-spécifiques (peuplier), discontinus et en mauvais état sanitaire, pour les convertir en haie de type « haie champêtre ». La finalité est de créer un linéaire boisé attractif qui pourra servir de corridor de déplacement, de lieu d’alimentation pour les chauve-souris, voire de lieu de gîte pour les plus petites espèces. Pour atteindre ces objectifs, les actions suivantes ont été menées :

  • Augmentation de la largeur de la haie pour permettre le passage de la faune (environ 5 mètres de large)
  • Augmentation de la diversité spécifiques et la diversité de strate en implantant de nouvelles essences (arbres et arbustes)
  • Utilisation d'essences locales certifiées (végétal local) et adaptées au milieu
  • Conservation de certains arbres sénescents pour les potentiels gîtes à chauve-souris
  • Paillage en Géochanvre biodégradable

Les travaux ont été réalisé par l'entreprise "GECO Ingénierie et Travaux" en février 2018. Ils ont été financés dans le cadre d'un contrat Natura 2000 (financement Etat et FEADER).

Un contrat Natura 2000 de restauration hydraulique pour le They de Roustan - automne 2018 :

Le They de Roustan est un territoire de 167 ha localisé à l'embouchure du Grand Rhône, sur la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône, à l'extrémité sud du site Natura 2000 « Rhône Aval ». Il fait partie des theys de l'embouchure du Grand Rhône, formations sableuses récentes soumises aux apports marins et fluviaux. Le site a été acquis par le Conservatoire du Littoral en 2007. Depuis 2015, la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône et le Parc naturel régional de Camargue (PNRC) en sont les co-gestionnaires.

Les 5 grandes baisses présentes sur le site constituent un habitat lagunaire à forts enjeux pour le développement d'herbiers et l'accueil d’oiseaux d'eau. Une bonne circulation et un contrôle des entrées et sorties des eaux au sein du site permet de maintenir des niveaux favorables à ces enjeux. Or, la vétusté de certains ouvrages hydrauliques présents ne permettait plus un contrôle optimal de ces flux. Afin de palier à cette problématique, des travaux ont été entrepris à l’automne 2018 : remplacement de buses, remplacement d’une martelière, curage de roubine.  

Ces travaux, financés dans le cadre d’un contrat Natura 2000 (financements par l'Etat et le FEADER), ont permis d’améliorer le contrôle de la circulation hydraulique entre les marais principaux du They de Roustan. Les trois baisses concernées sont maintenant hydrauliquement indépendantes et il est dès lors possible de mener une gestion des niveaux d’eau appropriée à la conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire du site.